Vous
avez indéniablement assumé une position partiale, à propos de l’attaque
actuelle contre la bande de Gaza et des violations israéliennes en Cisjordanie,
en vous abstenant de condamner clairement les actions illégales israéliennes
dans le TPO, alors que, par contre, vous n’avez pas hésité à accuser –
quelquefois à tort – les combattants palestiniens de la bande de Gaza de
violations du droit international.
Collectif
Pour
l’humanité et le peu de crédibilité qui reste au droit international :
Au
secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, « Représentez le droit et la
justice, ou démissionnez ! »
Monsieur le
secrétaire général Ban Ki-moon,
Nous,
organisations des droits humains et de la communauté palestinienne soussignées,
sommes extrêmement déçues par la façon dont vous remplissez votre mandat,
notamment par vos déclarations manquant d’objectivité, votre incapacité à agir,
et votre justification inconvenante des violations d’Israël du droit
international humanitaire, lesquelles s’assimilent à des crimes de guerre.
Jusqu’à aujourd’hui, vous n’avez pris aucune mesure explicite et tangible pour
faire cesser les récentes attaques israéliennes dans le territoire occupé
palestinien (TPO) depuis le 13 juin. De plus, vos déclarations ont été
trompeuses, soit en appuyant et servant les versions falsifiées israéliennes
des faits, soit comme contraires aux dispositions stipulées dans le droit
international et aux intérêts de ses défenseurs, soit en justifiant par vos
propos, les violations et les crimes d’Israël.
Vous avez
indéniablement assumé une position partiale, à propos de l’attaque actuelle
contre la bande de Gaza et des violations israéliennes en Cisjordanie, en vous
abstenant de condamner clairement les actions illégales israéliennes dans le
TPO, alors que, par contre, vous n’avez pas hésité à accuser – quelquefois à
tort – les combattants palestiniens de la bande de Gaza de violations du droit
international. On peut constater cette distorsion dans les extraits suivants :
« Le
secrétaire général condamne fermement le meurtre aujourd’hui d’au moins dix
civils palestiniens dans un bombardement à l’extérieur de l’école de l’UNRWA à Rafah,
qui fournissait un abri à des milliers de civils. L’attaque est une nouvelle
violation flagrante du droit international humanitaire, lequel exige clairement
une protection par les deux parties des civils palestiniens, du personnel des
Nations-Unies et des locaux des Nations-Unies, entre autres installations
civiles. »
Une telle
déclaration, en taisant le nom de l’auteur (Israël), n’est pas seulement
partiale, mais elle est également injurieuse pour l’UNRWA, qui est un organisme
des Nations-Unies, ainsi que pour les autres organismes des Nations-Unies et
organisations internationales qui se battent pour apporter secours et
protection aux Palestiniens dans la bande de Gaza. L’UNRWA, qui a perdu 9
membres de son personnel dans la bande de Gaza depuis le début de l’opération
d’Israël Bordure protectrice, accueille environ 270 000 déplacés internes (25 %
de la population de la bande de Gaza) dans ses abris. L’analyse préliminaire de
l’UNRWA d’une précédente attaque contre l’une de ses écoles a montré que celle-ci
avait été touchée par l’artillerie israélienne, ce qui constitue une attaque
sans discernement et probablement un crime de guerre.
Qui plus
est, en condamnant le stockage d’armes dans les écoles de l’UNRWA, sans en
donner tous les détails et sans tenir dûment compte du droit international, vos
déclarations ne font que donner votre aval aux prétextes israéliens pour
prendre pour cible, de façon illégale, sans discernement, de tels biens civils.
En plus, en
condamnant :
« la
violation rapportée du Hamas du cessez-le-feu humanitaire accepté d’un commun
accord qui a commencé ce matin. Il est disant choqué et profondément déçu par
ces développements, »
le
secrétaire général dévoile une acceptation téméraire de la version israélienne
des faits, accusant le Hamas de violation du cessez-le-feu tout en admettant, «
le secrétaire général note que les Nations-Unies n’ont aucun moyen propre de
vérifier exactement ce qui s’est passé », et, encore, en exigeant « la
libération immédiate et inconditionnelle du soldat (prétendument et à tort)
capturé ».
La
déclaration suivante illustre davantage encore l’ignorance du secrétaire
général des faits sur le terrain :
« Le
secrétaire général est inquiet d’apprendre que des tracts auraient été largués
par les Forces de défense israéliennes dans le nord de la bande de Gaza ce
soir, prévenant les dizaines de milliers d’habitants de quitter leurs maisons
et d’évacuer la ville de Gaza.
« Si cela
s’avérait (surligné par les signataires), cela aurait un impact humanitaire encore
plus dévastateur sur les civils menacés dans ces zones de la bande de Gaza, qui
ont déjà enduré d’immenses souffrances ces derniers jours. »
Or, le
largage de tracts est une pratique connue depuis le début de l’opération
israélienne dans la bande de Gaza, et il contribue à un scénario de plus de 480
000 déplacés internes.
Dans la
même déclaration :
« Le
secrétaire général exhorte (a exhorté) vivement toutes les parties à éviter
toute nouvelle escalade en ce moment (, notant) que toutes les parties doivent
respecter l’ensemble des obligations résultant du droit international
humanitaire, concernant tant les civils face aux attaques imminentes, que le
respect d’une proportionnalité dans toute réponse militaire, »
Ceci en
exprimant une égalisation disproportionnée des deux parties au conflit et en
évitant de prendre en compte l’impact bien plus important des violations
perpétrées par Israël, qui ont fait au moins 1814 tués, pour la grande majorité
des civils, durant son opération dans la bande de Gaza.
Monsieur le
secrétaire général,
Quand, dans
toutes vos déclarations, vous ne faites aucune distinction entre oppresseurs et
victimes,
Quand vous
citez les combattants palestiniens comme auteurs de violations et de crimes de
guerre, tout en manquant, comme vous en avez l’habitude, de citer Israël en
faisant référence à des actions spécifiques,
Quand vous
évitez de codifier les actions israéliennes équivalant à des crimes de guerre,
mais que vous insistez pour prescrire les réponses palestiniennes comme étant
de graves infractions au droit international humanitaire,
Quand
toujours vous prônez de façon criminelle le droit d’Israël à se défendre, alors
que vous ne mettez pas en évidence le droit légitime et légal des Palestiniens
à résister à l’occupation, à la colonisation et à une discrimination
institutionnalisé,
Quand vous
adoptez et recommandez les récits falsifiés israéliens, sans mentionner les
récits des Palestiniens,
Quand vous
ne tenez aucun compte des faits sur le terrain résultant clairement des
attaques israéliennes, mais que vous recherchez la libération immédiate et
inconditionnelle d’un soldat prétendument et à tort enlevé sur le champ de
bataille,
Vous ne
maintenez ni la paix ni la sécurité ; et vous ne garantissez pas non plus le
respect des droits humains.
En
examinant vos déclarations, il apparaît évident que vous ne remplissez pas
pleinement votre mandat. Au contraire, vos déclarations n’ont pas seulement
permis la continuation des meurtres par Israël contre notre population, mais
elles ont aussi encouragé des États à maintenir leur appui à Israël en toute
impunité. Puisque vous ne pouvez pas dire la vérité, nous vous conseillons soit
de changer radicalement votre positionnement – pas seulement en parole, mais
aussi dans vos efforts pour, à travers les Nations-Unies, vraiment mettre fin
au conflit -, soit de démissionner. Pour nous, en continuant de remplir ce
rôle, vous corroborez ce que ressent notre peuple, que vous êtes un associé, ou
au moins un catalyseur, dans les violations en cours du droit international
humanitaire commises par Israël contre nos familles, nos enfants, nos femmes,
nos aînés ; contre notre peuple.
5
août 2014
Badil
: http://www.badil.org/en/press-releases/146-2014/4299-press-eng-19
Traduction
: JPP pour l’Agence Média Palestine
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